Coupe du monde au Qatar, Shell, Danone ou Nike : les questions que soulèvent les boycotts
par Hélène Ducourant, École des Ponts ParisTech (ENPC) Depuis quelques mois, l’idée d’un boycott de la coupe du monde au Qatar fait son chemin. En France, plusieurs maires ont récemment annoncé que leur ville ne diffusera pas l’événement sur écrans géants comme de coutume. Des personnalités diverses annoncent qu’elles ne se rendront ni ne suivront l’évènement. Chaque jour, les journalistes invitent aussi sportifs et personnalités politiques à prendre position. Et au bistrot, les passionnés discutent de se passer – ou non – du plaisir de voir de bons matchs. Dans l’ouvrage Sociologie de la consommation, Ana Perrin-Heredia et moi-même retraçons les liens nombreux entre consommation et politique. Les boycotts constituent l’un de ces liens possibles. Un terme né dans l’Irlande du XIXᵉ siècle Dans la campagne irlandaise de la fin du XIXe siècle, Charles C. Boycott, intendant au service d’un riche propriétaire terrien, augmente démesurément les loyers des paysans attachés à ses terres. Cette conduite provoque l’expulsion de ces…